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03 Jun 2016

Mon Président, mon maître

Aujourd’hui, en tirant les verrous oxydés de ma porte, je me suis isolé avec ma raison dans la prison mentale de mon esprit où j’ai allumé une bougie. Je m’enferme dans le noir, juste pour voir de quel côté tu vacilles et pour pleurer aussi. Pleurons ensemble, bougie! Toi, ton sang ciré et moi, ma vie givrée et si le noir te fait si mal, sache qu’il est majorité. Alors, je t’en supplie, pleure autant que tu peux et vacille pour un semblant de vie, un semblant de mort aussi. Et surtout, je t’en prie, ne parlons pas d’amour ici. Il se passe des graves de l’autre côté de la vie. Alors, ne parlons ni d’amour ni celui d’aimer, car l’homme que je suis, malgré les atours, les habits tirés, le nom qui luit, est un tombeau ouvert, dans un désert de folie humaine.

J’ai essayé à maintes reprises de comprendre et d’expliquer, mais la chose est tellement confuse et grise que je confonds l’entrée d’une mosquée avec le parvis d’une église dont l’accès, quoique non interdit, l’on me le refuse. Et ce soir, je sens dans le noir à la lumière diffuse que ma bougie est éprise de ma solitude et de ma terrible nuit. Alors, seul avec le bois de mon âme, j’allume mon cœur qui m’inonde de l’intérieur de sa belle lumière que personne ne peut ni atteindre ni éteindre. Je conserve à l’ombre de mes  mots orphelins la lettre aurifère de ton image entière et les espoirs prometteurs de notre seul et unique destin. Monsieur le Président qui est le mien, je vous offre mes pleurs pour faire ensemble un bout de chemin. Monsieur le Président qui est le mien, ces vauriens qui vous entourent ne sont que des vautours au pourtour d’Algériens. Monsieur le Président qui est le mien, ces loups usurpant votre nom et votre fonction sont des sauriens au verbe lâche et des reptiles à la perfidie volubile.

Monsieur le Président, mon ami, mon maître, vous m’avez vu naître sous ce drapeau pour lequel nous avons dû nous battre et combattre avec le sang de nos parents. Mon auguste Président, je vous fais une lettre et mon dernier testament pour dénoncer tous les traîtres à commencer par le gouvernement. Je vous ai dit un jour, alors que le feu crépitait au milieu des nôtres qui s’entretuaient au service des autres, que nous sommes minés en dedans. Mon Président, mon maître, je vous fais le serment d’un véritable algérien, aussi authentique que cette géographie algérienne et ce sang noble qui coule dans nos ruisseaux aussi bleus que nos veines. Oui, mon Président, au nom de Dieu qui nous prête la vie et au nom de l’amour qui nous unit, j’écris votre nom en lettres d’or sur le fronton de l’enfant à naître.

Mon ami, mon maître, nous n’avons plus le temps de nous écrire des lettres et de nous dire peut-être avec ou sans raison. Aujourd’hui, les gens sont plus stupides que les bêtes et plus idiots que des blaireaux. Oui, ces maquereaux qui ont plus d’un tour en tête pour nous mener en  bateau à même l’océan givré de notre peau. Je pars  en guerre contre ces saligauds  sans honneur qui salissent notre dignité avec jubilation et alacrité. Monsieur le président, au nom de tous mes frères morts et vivants pour la patrie, au nom de nos mères qui nous ont enfantés et perdus dans la douleur, au nom de notre noble rang,  au nom de la décennie rouge et noire de notre histoire, quittez cette maudite présidence, ce terrible mouroir.

En effet, je délire les yeux ouverts, car juste à voir votre état, l’on comprend que vous n’avez plus aucun pouvoir. Cependant je continue à croire que ce n’est pas du tout fini et qu’il reste toujours ce maigre espoir pour sévir une dernière fois. Ma décision est prise, je vais déserter de ma tête et m’enfuir avec mes idées, emporter ma matière grise, loin de mon âme en apnée ; sauver ma pensée du naufrage, ma réflexion tangue dangereusement et l’eau du marécage s’engouffre juste à la ligne de flottaison. Oui, les souvenirs bloquent ma porte et il faut que je sorte par le trou de notre mémoire qui veille notre histoire et notre veillée révolutionnaire au chevet de notre gloire. Ce soir, je veux partir à la tombée de la nuit en prenant tous les mots qui ont bons dos en ce crépuscule républicain où je cache mon regard des yeux clandestins qui me guettent comme des chiens.

Ces opportunistes gravitant autour  de vous ont fini par creuser votre tombe dans le caniveau sale de leur esprit où ils tressent les masques hideux de l’hécatombe. Ces gens font de notre Algérie juste un fonds de commerce et de Paris, leur patrie où ils ont leurs jolis appartements. Ils articulent en imitant la langue quand elle bute contre le palais, ils ont le pied à Alger et le cœur à l’Élysée. Excellence, je ne vous reproche rien, la maladie c’est comme l’amour, elle arrive quand on s’y attend le moins. J’en veux à ce quatrième mandat et à cette présidence qui vous refusent tout simplement le droit de tomber malade, le droit de partir en convalescence. Ils vous tuent au compte-gouttes dans cette perfusion macabre en vous faisant injecter à petites doses le bulletin de votre naissance.

Excellence! Cela fait mal de voir des gens sans éducation ni politesse vous médire à longueur de journée à travers ces réseaux sociaux que les puissants ont inventés pour nous surveiller et nous conditionner. Il ne faut pas les en vouloir, car ils sont loin de la réalité dans leur cervelle d’oiseau où la raison s’est volatilisée. Et ces hommes politiques qui ont inventé la lune en découvrant les Amériques et les Indes réunies qui ne cessent de nous faire du mal par méchanceté, par légèreté en pensant dire vrai, alors qu’ils sont à côté de la plaque. Ils ne font que calomnier en exprimant leur malveillance, parce que vous avez été pour beaucoup dans leur bien-être et leur belle existence. Oui ils ne sont que des dénigreurs qui décrient à longueur d’heures, qui critiquent par esprit maléfique, qui déblatèrent par folie et déprécient pas hystérie, qui persifflent, raillent, bafouent, vilipendent, assaillent, insultent, diffament, imputent, éreintent,  maltraitent et démolissent sans jamais reconnaitre ni au moins observer un minimum de respect et de bienséance.

À seize ans, un lionceau parmi les lions, vous avez mené la plus grande des révolutions qui nous fait relever la tête et hausser le ton quand il nous arrive par faiblesse humaine de perdre de notre fierté. À vingt-cinq ans, vous avez été la vitrine qui a rehaussé notre blason à plusieurs crans parmi les grandes nations. À sillonner les rues aujourd’hui, je rencontre cette jeunesse perdue qui éprouve un grand problème au niveau du pantalon qui s’amuse à taquiner leur fessier où se meurt notre honneur. Vous avez écrasé le volume horaire de tous mes amis pilotes réunis en moins de deux années en battant le record absolu du personnel naviguant d’Air Algérie. Cela, juste pour réhabiliter le pays  aux yeux méchants et complices de l’humanité. Et vous avez réussi ! Je vous fais une profonde révérence, excellence ! Vous avez utilisé votre agenda international d’amis et imploré vos connaissances pour faire fléchir le Club de Londres et celui de Paris pour nous acquitter de nos dettes pendant que leurs services nous aspiraient le sang. Vous avez pris la gageure de ramener la paix en Algérie où l’on se tuait frère contre frère pour juste une différence d’idées. À cette époque, certains chefs de partis et d’autres arrivistes avaient opté pour la chaise vide en prenant le bâton en son juste milieu. D’autres avaient tout bonnement quitté l’Algérie. En ce temps-là, l’on avait peur de son ombre et de ses parents et l’on rentrait tôt à la maison s’enfermer. L’on priait Dieu pour que le soleil ne se couche jamais, car la nuit était terrifiante et porteuse de tous les dangers.

C’est juste un rappel pour atténuer cette ingratitude de nos faux compatriotes qui ne cessent d’insulter tout un peuple magnanime et brave et dont la longanimité est proverbiale. Oui, ces gens sont ingrats, ils ne vous pardonnent pas d’avoir troqué votre belle vie dans les pays du golfe contre celle de la présidence comme si celle-ci était un paradis. Ils ne vous pardonnent pas d’être malade comme s’ils étaient dépositaires de leur propre santé. Ces gens sans pudeur ne peuvent en aucun cas respecter la dignité humaine. Qu’à cela ne tienne ! Notre marasme, Monsieur, est d’abord culturel. Nous sommes impolis par définition à l’exemple de nos speakers et animateurs de télévision qui parlent de Sellal comme une patate perdue sur un étal. Un gentil « monsieur » est interdit de séjour dans notre dictionnaire langagier.

Je ne suis pas en train de prononcer votre oraison funèbre, seul Allah est détenteur de votre vie, mais je suis en train de dissoudre dans le verre de mon âme pleine cette déformation professionnelle qui nous mine de l’intérieur. D’aucuns vont alerter la constitution et s’armer des articles de la vacance comme s’il était donné à chacun de vous chasser de la Présidence. Vous savez, comme de coutume, les gens de chez nous croient beaucoup plus le discours de France que celui de notre gouvernement. Cette maladie, j’en suis un peu la cause. Oui, cet accident vasculaire cérébral ne pardonne pratiquement pas et peut entraîner la mort, la démence ou la paralysie. Cette défaillance de la circulation du sang au niveau de l’encéphale est une urgence médicale. Tout retard dans la prise en charge peut s’avérer fatal.

Bizarrement, votre histoire me rappelle celle d’un vieux cheval de trait appartenant à notre district communal. Le char affecté au ramassage des ordures ménagères était tellement lourd que le vieil animal peinait à le faire bouger. Enfant, mais éveillé, j’avais du mal à le voir souffrir chaque jour que dieu faisait. En effet, il était tellement vieux qu’il n’arrivait à faire un mouvement qu’après un effort colossal. L’on continuait à l’exploiter sans clémence ni pitié, alors qu’il aurait dû être mis en retraite et remercié pour services rendus. Le vieux bougre est mort à l’ouvrage accroché au lourd attelage qu’on eut du mal à l’en séparer. Cet être vivant a été surexploité une vie durant, car il n’a pas eu la chance d’appartenir à des êtres humains.

Cependant, je n’arrive pas à comprendre ce bal étrange et pas du tout masqué dans cette Présidence qui à l’apparence d’un véritable musée. En effet, il est vraiment bizarre de voir chaque fois des gens débarqués de l’ailleurs venir visiter comme si vous étiez un spécimen, un phénomène, une chose rare. Quoique je comprenne la maladie, je ne peux quand même penser que vous puissiez être atteint d’aphasie au point de laisser votre entourage disposer à sa guise de votre vie. Êtes-vous obligé de recevoir des maires français quand des ministres algériens se font sermonner et humilier ? Êtes-vous obligé de recevoir tout visiteur qui vient à fouler le sol algérien alors que vous refusez d’accueillir des personnalités et chefs de partis tout à fait algériens ? Vous connaissant, j’en doute fort, Monsieur le Président, car je sais que vous aimez recevoir les gens autant que vous aimez les feux de la rampe. Ces sombres gouvernants, fussent-ils vos frères et amis, vous ont transformé en « homme éléphant ».

Éléphant Man ? Je l’ai vu, il y a de cela longtemps déjà et votre image ce soir me le fait resurgir avec crudité de ma profonde mémoire. Ô comme j’avais détesté la salle de cinéma d’alors, le réalisateur ainsi que le producteur. Je ne pouvais accepter une telle misère humaine, une telle déliquescence d’esprit. Et ces Londoniens, outrecuidants et assoiffés d’exotisme,  venus nombreux satisfaire leur curiosité et leur sadisme, juste pour découvrir et se distraire d’un pauvre hère que la malformation avait rendu bizarre. Oui, Monsieur le Président, cette image, de vous hilare et les yeux hagards, a dressé ce triste parallèle dans mon cerveau qui refuse, néanmoins, de croire à ce macabre tableau.

L’Algérie est malade, Monsieur ! Je ne comprends pas l’engouement de ce gouvernement à recevoir l’ennemi d’hier, d’aujourd’hui, et de demain aussi. Oui, la France ne peut en aucun cas être un pays ami, d’autant plus qu’elle n’est plus gouvernée depuis longtemps par de véritables Français ! Une presse libre aurait refusé d’accompagner Valls, dût-il être Premier ministre, ne serait-ce que par solidarité avec le journal et les journalistes incriminés. La France périclite au gré des droits de l’homme qu’elle  foule au pied de la Tour Eifel et qu’elle jette dans les flots de la seine comme ce fut le cas avec les bougnoules que nous sommes, un certain octobre 1961. N’est-ce pas, monsieur Papon ? Et vous, monsieur le chef du gouvernement, n’êtes-vous capable qu’à refuser des « fizas » ? Ne faut-il pas justement ajuster les bretelles à ce con, sinon les lui enlever carrément ? Ne vient-il pas d’attenter au symbole de la Nation sans être inquiéter outre mesure ? Je vous prends au mot, monsieur le phraseur, rappeler à l’ordre le fauteur de trouble par qui est venu notre malheur.

Pouah ! C’est puéril comme décision, puisqu’avec ou sans Le Monde, la presse française était là. Quelle impéritie ! Vous voyez l’arbre, mais ne voyez point la forêt. Valls avec sa kippa au fond des fesses ne peut être que malicieux et con coups lâche et perfide ne peut être juste une maladresse. Quant à l’obligation de réserve, il n’en  fit qu’une bouchée, car il n’est ni seigneur comme celui qui lui a fait l’honneur  de le recevoir, ni un preux chevalier accomplissant son devoir. À la  place de Sellal, je l’aurais giflé avec le Dey tout entier et que 1830 se répète. À bord de la Goélette, je ne ferai alors qu’un seul pari, celui de prendre Paris avec ou sans castagnettes. Par les sept portes que garde Eifel et par les singes du quartier de Brel, par le bruit confus de Montparnasse, par le silence complice du Père-Lachaise, par les fantômes de la place Vendôme  et les bois sexy de Boulogne, je vous défie et vous attends au tournant de la vie et de la mort aussi.

Monsieur Valls, votre valse algéroise et algérienne a mis le ton de s’offrir encore le temps de faire des détours du côté de la Françoise de l’amour.  Quand deux Bernard se suivent, le ton se met au vindicatif  populaire. N’est-ce pas mon cher Lugan de l’Afrique Réelle, le plumitif de la nouvelle réalité africaine ? Oued El Harrach n’est-il pas franchi lorsque votre papelard déclare le président moribond ? Ou bien, n’est-il qu’un canular, pour aller au-delà du Rubicon ?Je vous vois venir, monsieur Lugan, à bord de votre page en tenant votre plume dans votre derrière qui vous sert d’encrier. Vous continuez de rêver aux janissaires en oubliant que le dernier Ojak est un Turc tout près de cette France d’où vous tirez vos manigances. Je porte à votre connaissance que l’Algérie n’est ni un pays africain ni un pays arabe : c’est un pays libre, mon ami ! Quant à Saïd Bouteflika que vous semblez connaître, mais qui ne vous connaît pas, il est d’abord le fils du peuple et sa tête est bien au-dessus de ses épaules. Cela vous pèse tellement qu’il vous rend mal à l’aise. En vous voyant vous débattre dans votre alaise, je comprends mieux vos cauchemars à l’endroit de la Présidence algérienne que vous espérez agonisante. Je  ne suis pas seul ni le seul ! Je suis près de 40 millions prêts à mourir pour ce pays que vous avez en travers de la gorge, j’ai nommé l’Algérie. À bon entendeur, salut ! 

25 Apr 2016

L’estomac et le tuyau

Il est des moments, où rien ne va, où il fait un temps gris à ne pas mettre un chien dans la rue. L’on est alors astreint à composer avec soi-même afin de ne pas sombrer dans la folie. L’on est obligé de fermer la porte de son cerveau et de convoquer son esprit et lui faire subir la torture de la question. La solitude s’enroule alors autour de l’âme comme une camisole de force mentale  dont le seul destin est de vous faire rôtir au soleil païen de l’impuissance. En cette période vache maigre, j’ai l’impression de traverser le désert de Gobi, le Rub al-khali et le Ténéré, tous les trois réunis. L’Algérie, ce pays aussi immense qu’un continent et aussi beau qu’un paradis est on ne peut plus anéanti ; l’Algérie est malade d’un mal incurable que nul remède ne peut mettre sur pied à moins d’une véritable panacée. Il fait si froid dans mon âme où je me sens à l’étroit avec mes enfants où le désespoir, s’en allant grandissant, trace de larges ornières dans la chair profonde de ma raison.

Dans ce no man’s land chaotique est typiquement algérien, la raison se suicide devant l’aberration totalitaire de cette malformation congénitale du système politique anachronique et paranormal. Devant ce cauchemar préhistorique, l’irrationnel conjugué à l’illogisme doctrinal  pour nous servir une daube vraiment nationale. Mes jours sont en berne devant cette catastrophe abyssale qui prend des proportions alarmantes dans le registre cafardeux de nos annales. En Algérie, l’on ne parle que de stratégie le long de cette géographie où l’on réduit le peuple à sa simple dimension, sa seule raison d’être. Au-delà de Sonatrach, cette vache laitière à laquelle l’on extirpe même le sang pourvu qu’il remplisse le biberon que l’on tète  entre membres du clan. Il m’en vient à l’esprit un petit extrait d’un roman  qui m’est précieux comme l’oxygène l’est à la vie : 

« …La ville, comme toujours, montrait les mêmes signes de fatigue et de saturation. Trop de monde marchait, courait, bavardait, s’en allait, s’en venait, « s’envoiturait » ou débarquait à la fois ; Cela grouillait de partout telle une fourmilière, mais, hélas, dans une grande inutilité. Cette inanité démontrait, force à l’appui, l’absence d’esprit intellectuel. L’État concentrait tous les efforts sur l’estomac, jusqu’à ce que les diatribes de celui-ci occupent le devant de la scène politique, en mobilisant tout le gouvernement pour ne satisfaire finalement que le côlon. Tout l’appareil de l’État n’était que digestif, avec la simple équation de Hassi Messaoud au ventre de sidi Daoud. Toute la question n’était qu’une affaire de tuyaux : un pipeline et un intestin. Un staff capable de constat, mais incapable de réaliser quoi que ce soit en matière de production et de productivité, car formé de têtes pensantes stériles et dormantes…

…Un gouvernement dont le rôle était de pourvoir aux besoins du tube digestif, moyennant des solutions provisoires qui faisaient de « l’import-import » le leitmotiv par excellence de sa politique, baignant dans un ostracisme écœurant. Quant à la véritable alimentation, celle qui devrait figurer normalement en toute priorité sur l’agenda des gouvernants, elle était reléguée aux calendes grecques ou remisée au placard dans la cave nauséabonde de la décharge collective…

…Suivant le chemin sinueux du darwinisme, le cerveau avait fini par évoluer dans le sens influé par certains stratèges véreux dont l’intérêt personnel passait avant celui du peuple, en s’alliant in extremis à l’œsophage, en attendant la signature du grand protocole avec tout l’appareil digestif. Aux dernières nouvelles, il paraît que bien des étapes furent brûlées et que le cerveau avait réussi à avoir une embouchure directement sur le tube digestif. Ainsi fut sauvée la crise « cérébrale » ! Quelle trouvaille ! Mourad savait que tout cela n’était pas nouveau et tous les Arabes, au demeurant, étaient à la même enseigne. Mais était-ce suffisant, ce constat de mort collective ? »

Avant-hier, ce fut la totale ! L’on a valsé jusqu’à une heure avancée de la nuit tellement il fut magnifique le bal. Il n’y avait qu’à regarder monsieur Sellal pour comprendre l’entrechat de mon hémorragie cérébrale. Mon pronostic vital est vraiment engagé et je me sens en danger dans cette déconfiture nationale. Ces bipèdes intronisés viennent de m’administrer la dose létale avec cette politique à l’arsenic qu’on distille au besoin. Il est mortellement insipide, le discours panégyrique que l’on fait au président. On le tue chaque jour un peu plus en le mettant à nu. C’est à devenir fou, ce masochisme désobligeant ! Sommes-nous condamnés à n’être que terroristes ou idiots  à l’image de ce pantin national qui se fait taper sur les doigts et tirer les oreilles chaque fois qu’il bute sur ses initiales ?

La valse de Manuel a mis le temps de nous perforer le tympan avec ses mille pas, et Paris bat la mesure de notre émoi. Un, deux, trois ! Alger murmure tout bas. Valls dans une belle offense nous apprend la France dans un pas de danse offensant et nous valsons en bras de chemise, en caleçon et la pudeur est de mise devant les dames de l’éducation. La crinière au vent, les belles cavalières sourient de leurs pleines dents en articulant le rire dans le délire de la langue au gré des mots et de leur mouture. La valse à un ton s’offre encore le temps de croiser les jambes au salon insolent de la malséance caractérisée. Faut-il en rire ? Faut-il en pleurer ? Et j’en ris et j’en pleure sur la bêtise humaine et l’imposture du moment. Il ne manquait que le tambour à ce débarquement pour chanter la Marseillaise au gouvernement. Le français est une belle langue qu’il faut fouetter jusqu’aux os pour en extirper la laideur coloniale qui s’y est embusquée !

Sommes-nous handicapés mentaux jusqu’à nous offrir en pâture aux cannibales internationaux ? Sommes-nous, juste un troupeau au bon vouloir du pâtre ? Allah le Tout-Puissant, dans sa grande miséricorde, n’aime pas les vils et les insoumis. Un peuple est-il voué  à rester un éternel demeuré ? Non, Dieu est justice par excellence et l’iniquité va à l’encontre de son essence. Naître dans une ambiance musulmane n’immunise point contre la géhenne, au contraire, cela en assure l’accès. La majorité des musulmans ne le sont que par héritage, ils imitent juste leurs parents sans véritable foi, tout au plus une fausse conviction. Il n’existe point une terre d’Islam selon une certaine conception étant donné que  l’Islam est la religion de Dieu tout autant que  l’univers  qui lui appartient. Le coq français, la poule japonaise, la vache indienne, le cheval mongol, le perroquet amazonien adorent un seul Dieu. Et cette idolâtrie n’a nul besoin de couleurs pour se faire valoir et tout le n’est que flatterie ostentatoire.

Monsieur Valls, rentrez au bras de votre France avant que je ne trébuche sur le volant bas de cette robe tricolore que vous aguichez avec votre insolence. Je plains ces amis français qui vous ont donné la chance de ternir leur pays par votre outrecuidance et votre prétention de mesurée. Prenez vos mots et partez avant que le verbe algérien ne devienne acerbe pour vous accompagner à bord de votre cerveau dont la peau porte un sceau malicieux. Votre valse a pris le temps de faire des détours du côté de la cour où l’on vous attend au prochain tournant de la satanique comédie. Il faut, je pense, libérer la France de ses francs-tireurs, tireurs aux flancs qui usurpent le pouvoir en détournant le gouvernement. Il faut rééditer la prise de la Bastille et rendre la France à ses véritables propriétaires, ou bien les grêlés ne sont-ils plus maquisards ? Les descendants des poilus sont-ils révolutionnaires ? Vous savez, monsieur Valls, par le sang jumelé de mes frères, ces Français de naguère tombés au champ d’honneur auxquels je voue admiration et respect, j’aime tous les français de souche de l’ailleurs.

Oui, par reconnaissance à ces anticolonialistes qui ont écrit la véritable histoire de leur sang pur, je suis tenu d’aimer cette France par devoir et par obligation ; un  amour obligé imposé par des hommes de valeur, que dis-je, des seigneurs à l’image des membres des réseaux Jeansen et Curiel. Monsieur, votre sottise ne peut effacer de ma mémoire fidèle ces porteurs de valises et ces personnalités et intellectuels français qui ont tout donné à la révolution algérienne. Monsieur Valls, vous devriez faire un tour du côté du manifeste des « 121 » pour comprendre que vous êtes étranger en France. Vous sauriez enfin la différence entre un Bernard nullement saint et un Jean Paul Sartre tout à fait fin. Je m’incline devant la prise de position de Simone de  Beauvoir et les compagnons d’André Breton. Votre geste aussi vil soit-il ne peut atténuer l’effet grandiose des dernières paroles d’un homme d’honneur, j’ai nommé  le martyr Fernand Iveton et je vous laisse fumer votre misère en lisant ses derniers mots alors que la guillotine ajustait son cou : « La vie d’un homme, la mienne, compte peu. Ce qui compte, c’est l’Algérie, son avenir et l’Algérie sera libre demain… ». Quel paradoxe entre Salembier et Barberousse qui gardent en mémoire son premier et son dernier cri.  Ah,justice française, quand tu nous tiens !

Monsieur Valls, nous n’avons pas honte de la maladie ni de notre pays ni de notre président, mais nous avons honte de votre manque de clairvoyance et de la peur de vos semblables face à votre propre histoire, sinon comment expliquer cette autocensure de vos politiques visant à taire la contribution des Français  aux côtés des algériens en lutte. Prenez Camus qui a enfanté David et partez et rendez-moi Colette et Jeanson pour me conter l’OCFLN d’antan. Oui monsieur Valls, prenez votre ami Meursault et chantez-moi l’Algérie hors la loi. Le chef du réseau, l’instigateur infatigable des porteurs de valises, n’a jamais diffusé quoi que ce soit à l’encontre de Bouteflika qui l’avait reçu un certain  été 2000.Ressourcez-vous à l’ombre de ces seigneurs qui ont inscrit en lettres d’or leurs noms au panthéon de l’histoire universelle. Quand deux preux chevaliers se rencontrent, les mots princiers se mettent à l’honneur à la hauteur de la dignité : « …Je voudrais que tu retiennes que mes camarades et moi n’avons fait que notre devoir, car nous sommes l’autre face de la France ; nous sommes l’honneur de la France ».

Levez-vous, monsieur Valls que l’on réhabilite nos martyrs français qui ont choisi l’Algérie pour  laver la France. Levez-vous que l’on exhume Maillot, Laban et leurs amis de la fosse commune où vos généraux les avaient ensevelis pour que vous puissiez faire le coq dans les basses-cours de Paris. Avant de vous quitter, monsieur Valls, j’entends vous mettre un collier pour vous remercier d’avoir été un invité de marque déposée. En effet, il s’agit juste d’un chapelet dont les grains sont des Algériens Français ou des Français Algériens qui portent les noms , entre autres, de Maurice Audin, Jacques Verges, Frantz Fanon, Monseigneur Duval, Gisèle Halimi…et, j’en passe, la liste est tellement longue que je risque de vous étrangler.

 

 

 

13 Apr 2016

La tozéducation

 

La valeur et la renommée n’attendent ni le nombre des années ni l’usurpation de fonctions. À chacun selon ses capacités et à chacun selon ses mérites, disait le manifeste. La valeur peut bien s’accommoder des classes en faisant fi de leurs différences qui loin de constituer des blocages faciliteraient leur émancipation. Parachuter un sous-officier au rang d’officier, c’est décréter un désastre incalculable et générer un mal incurable. C’était en fait cela, l’incurie qui rendait Mourad taciturne et surtout en proie à une nostalgie qui n’avait d’égal que le désespoir qui le rongeait, en occultant de sa vie toutes les joies qui auraient pu lui procurer un semblant de vie.

Le « caporalisme généralisé » minant les rapports d’une société aux aspirations légitimes créait les conditions de son extinction par procuration. Un peuple sans repères est un peuple voué à la disparition, sinon un peuple tout bonnement désigné à vivre indéfiniment sous tutelle, voire sous administration. Mourad avait horreur de ces gardiens du temple, ces détenteurs de la vérité absolue. Ils s’arrogeaient le droit d’intervenir en brandissant le droit de réponse ou la mise au point pour seulement signifier la chasse gardée du territoire. Ils se targuaient d’être les artisans uniques du bonheur du peuple, celui-ci ne sachant pas trouver le chemin sans leur enseignement et sans leur lumière. Brillants par la bêtise, ils gouvernaient par la médiocrité. Mourad savait que son ambition était en porte à faux avec les idées de la nomenklatura qui l’avait longtemps condamné à n’être qu’un officier supérieur sans avenir. Il n’avait rien à foutre d’un standing de polichinelle où la reconnaissance ne reposait sur aucun mérite, mais sur un seul critère : l’ « aplaventrisme ». Il savait que même promu général, avènement d’ailleurs irréalisable, les choses ne changeraient pas d’un iota. Le mal pernicieux avait touché toutes les couches de la société et il était impossible de l’en déloger en un tour de main. Le mal profond avait forgé une mentalité et un mode de vie des plus sclérosées et il était quasiment invraisemblable d’en venir à bout en une seule action.

À bien être positif, il faudrait au moins le temps de cinq générations pour pouvoir prétendre à un changement qualitatif. Mourad savait qu’à l’échelle humaine de la longévité, il ne pouvait espérer atteindre cette hypothétique échéance. Le retard d’une année mis dans la prise d’une décision courageuse et opportune décalait l’issue heureuse de plusieurs décennies. Son pessimisme devenait alarmant, chaque fois qu’il avait à feuilleter un journal. Tous les secteurs étaient malades et le plus gravement atteint était sans conteste celui de l’éducation. La palme d’or de la bêtise lui revenait de plein droit.

Un peuple cultivé est un peuple sauvé, disait le maître. Le niveau matériel ne saurait suffire s’il n’est accompagné de toute une batterie de mesures, avec à leur tête, la culture. Celle-ci est, par excellence, la turbine nécessaire au décollage, la locomotive assurant le remorquage ; sans elle, on ne fait que pisser dans du sable en faisant perdurer le règne de la gabegie et de la déprédation. Mourad savait qu’il ne faisait que dire tout haut ce que les autres savaient et pensaient tout bas.

Les gens prétentieux avaient épousé les idées de Djeha, ce héros du conte populaire qui avait fini par croire à ses propres mensonges. Le souci de certains nantis consistait uniquement à sauvegarder leur fonds de commerce et à racler les fonds des tiroirs, dans l’impunité la plus totale. En mettant la justice au pas, ils avaient légalisé, en quelque sorte, tous les crimes et toutes les injustices. Du point de vue de leur regard handicapé, ils agissaient de plein droit et en toute légalité. Le malheur, c’est qu’ils en étaient convaincus, et comme il est toujours difficile de venir à bout d’une conviction. Nietzsche disait : « La conviction est l’ennemie du bien tout comme le mensonge ».

Leur philosophie décadente les avait amenés à violer le serment et à souiller la mémoire des martyrs ; ils le faisaient sans aucune pudeur. Ils poussaient l’avanie et la bêtise jusqu’à s’y retremper pour mieux vider la mémoire nationale de sa substance, en la minant de l’intérieur. Au nom de la révolution qu’ils profanaient continuellement, ils asservissaient le peuple auquel ils prétendaient appartenir. Il y avait longtemps que Mourad avait tiré son épingle du jeu de tout ce fatras qui ne disait pas son nom. Il avait opté pour une démarche prudente et savante pour élaguer la révolution de ces agassins inutiles et de ces pampres malades qui la chargeaient de tous les maux du siècle. Il s’était juré de toujours respecter le genre et l’esprit humains en vue d’une émancipation heureuse et de porter une aversion adoucie à tous ces héros d’un type nouveau.

Bien sûr, malgré sa mélancolie, il nourrissait quand même un certain espoir, eu égard à tous ces nouveau-nés qui venaient gonfler les rangs d’une population exsangue. Ces angelots et ces chérubins permettaient une réflexion au-delà de tous les indicateurs négatifs qui piégeaient la société. Mourad adorait d’ailleurs un proverbe chinois qu’il avait encore en mémoire et qui corroborait son enthousiasme édulcoré : « tant qu’il y aura des bébés, c’est que Dieu n’a pas encore désespéré de l’espèce humaine ». La mélancolie et la platitude déposaient au fond de son âme une peine indescriptible que seule sa fierté et son humilité empêchaient de transparaître.

Il souffrait en silence, loin de tous les regards, malgré la promiscuité dans laquelle il vivait ; c’était un devoir, plus qu’un principe chez lui, de ne rien laisser paraître. Lorsqu’il était amer, Mourad avait l’impression de boire tout l’océan. Alors, à ces moments plats, il se mettait à poétiser pour s’extirper du mauvais temps.

Extrait:l'amour et le sang

09 Apr 2016

Panama Pa(m)pers

La chose politique est tellement surprenante et dangereuse que l’on se surprenne à s’incriminer, à douter de soi-même. Le nouvel ordre mondial s’installe au forceps en semant le chaos, en cultivant la peur. Tout le monde doit se plier à la volonté d’une poignée de décideurs, d’industriels et d’argentiers détenant la quasi-totalité de la  finance mondiale au détriment de la masse humaine.

Assis dans mon gourbi, je feuillette ma vie qui ressemble à un grimoire mystérieux et difficile à déchiffrer. Il n’est point de magie envoûtant mon âme, cependant, il souffle une tornade dans le cagibi mental de mon esprit. L’on vient, au détour  d’un tour de passe-passe de forcer les secrets  de Son Altesse Mossack Fonseca. Je compulse mes papiers du côté de mon casier où se cacherait un foutu judiciaire. Alors, je me mets à farfouiller dans mes tiroirs à la recherche de ma carte topographique d’identité que j’étale sur ma peau qui prend eau de toutes parts. Oui, comme nous sommes petits, nous voyons toujours grands. Notre infériorité intelligente  nous impose la complexité défaillante. L’infirmité mentale  de notre corps gouvernemental est on ne peut plus sacerdotale. Le complexe fantomatique d’El-Hadjar, le plus grand d’Afrique, bute sur  un moustique syndical et il faut toute la magie du pauvre dinar  pour lui injecter un semblant de vie. L’autre pachyderme, à bord de son auto, sillonne la route que l’on rallonge à coups de dollars pour le plaisir du chauffard qui grille tous les feux sans crier gare. Nous devons être fiers, nous avons la plus grande révolution au point que le Vietnam ne peut nous égaler. Tiens, je me laisse tant aller que je perds le fil de Fatima, l’Ariane de notre quartier.

Je reviens donc vers notre douar, pardon notre histoire là où je l’ai laissée. Docile, elle m’attend en exhibant le précieux papier vert et pas du tout maquillé. Je le déplie comme on ouvre un cahier. Je retrouve mon nom qui pleure et mon prénom qui crie et plus bas, à la date, je découvre que je suis issu d’une guerre et à la fin, la signature du chef de Daïra, me prouve que je suis libéré ! Vive l’indépendance à laquelle je dépends soumis à un commis de l’État indépendant et insoumis ! Se peut-il que je fasse partie de tous ces « fuyards » qui brassent des milliards aux frais de la princesse. Ai-je crée une société off shore à l’insu de ma personne qui dort dans le corridor sombre de mon corps ? Ai-je détourné des tonnes d’argent au point de chercher refuge dans ce paradis fiscal qu’on appelle Algérie ? Peut-être, n’ai-je spolié finalement que mon patronyme  qui se rabroue comme un chien trempé dans cet étang fétide et nauséabond. J’avoue avoir peur quoique ce ne soit pas du domaine public et le commun des mortels ne verra que du feu. Il faut être un expert et avoir  un œil exercé pour me démasquer au milieu de tout ce fumier. Comme par hasard, l’institution et le fondateur sont américains. De Bernard à Charles, les Lewis font bonne figure dans cette comédie dantesque où le divin dollar fait son ascension spectaculaire, à l’enfer des damnés.

Quand il s’agit de consortium, il y a nécessairement du grabuge et celui de journalistes relevant du Center for Public Integrity ne peut déroger à la règle. Femen avec ces femmes qui ont perdu l’occasion et l’honneur des dames nous signale aux tétons de leurs seins que le mouvement est malsain. Il n’y a qu’à débusquer les mécènes pour savoir que ce n’est point du menu fretin. Il se prépare de drôles de révolutions, là où l’ombre de George Soros annonce la couleur de l’équation.

Un véritable nid de vipères  proliférant  au sein même de la communauté internationale qui le protège et le nourrit dans le dessein de semer le chaos et dominer le monde. Tous les recalés au bachot de la CIA et du département d’État sont versés dans le journalisme spécifique. Douze millions de documents ! De quoi affoler tous les gros culs de la planète (dirigeants, industriels, hommes d’affaires, entrepreneurs, joueurs, acteurs, chanteurs et autres genres inhumains) cela promet, cela va péter très fort ! Bien fait pour Médor, il n’avait qu’à ne pas délocaliser ni dormir dehors ! Enfin, je peux dormir les yeux ouverts du moment que je ne suis pas le seul à avoir participé à cette grande évasion fiscale qui fait trembler plus d’un vénal et cupide. L’on distille l’information d’une savante manière au compte-gouttes pour faire cuire les maffieux de tous bords ayant pignon sur rue. J’en ris à me fendre la rate d’imaginer monsieur le ministre qui avait pris le pli de venir chaque matin le ventre plein de méchoui radoter de ses dettes qu’il avait tantôt contractées pour joindre les deux bouts. Cela s’annonce fort atroce de devoir faire le guet devant les journaux écrits et télévisés à l’affût de la moindre information faisant état de son identité. Douze millions qu’il va falloir passer au crible, la loupe à la main, pour trier le nom de l’ivraie. Le chantage systématique à grande échelle vient de commencer.

Dans cet océan pris dans la tempête, l’on noie tous les poissons, les petits comme les grands, et même celui nommé lambda.  À l’instar  de l’affaire du juge Fayard et d celle de Mattei, cheque pays à son sale affaire. L’Algérie  à l’image des États-Unis a aussi son propre Kennedy. Cependant, le coup fourré « Panama Papers »  n’est point une première dans le monde de la finance et des affaires ; il faudrait remonter un peu plus loin, Watergate quand tu nous tiens ! L’Irangate n’est pas tout à fait dissipée et il faudrait peut-être demander à monsieur Denis Robert qui mena une action intrépide contre l’entreprise  Clearstream, à nous révéler ses secrets. À l’union européenne, les flots furent tellement fangeux que l’on  mit des scaphandres et l’on surnage encore de nos jours dans ces eaux profondes et troubles. Notre dauphin Bouchouareb est tellement dynamique qu’il peut flotter en surface et à vue. Néanmoins, certains requins algériens risquent d connaître des nuits, que dis-je, des années blanches suite à cette météorite échouée sur les plages privées de leur paradis. L’information et la communication sont devenues aujourd’hui industrielles et les médias lourds jouent un rôle primordial quant à l’instrumentalisation de la pensée : une image vaut mille discours ! L’image, même invisible à l’œil, parle au subconscient et de là vient tout le danger.

Enfin, mon esprit reprend ses fonctions normales, car  tout ce qui  arrive n’est pas tout à fait illégal. Tout dépend  des législations  des pays concernés. Ce qui fut un moment donné permis au Luxembourg  ne l’était pas au reste de l’Europe. Cela renvoie aussi à l’Angleterre et son affaire HSBC. En effet, presque deux cents milliards d’euros auraient transité par les comptes de la filiale suisse HSBC et cette grandiose fraude fiscale aurait concerné plus de vingt mille sociétés offshore et cent mille clients. Cette fracassante affaire fut connue sous le nom de « Swiss Leaks ». Finalement, l’Union européenne a eu son baptême en matière évasion fiscale, puisque « Lux Leaks » est toujours en mémoire. En tout cas, ces genres d’histoire doivent faire école afin que la grande masse sache  et comprenne la gravité de sa manipulation. Trêve de palabres et que l’on cesse de nous rabâcher les oreilles de morale. Faut-il revisiter « par-delà le bien et le mal » de Nietzche pour comprendre que la poignée de puissants qui gouvernent le monde n’ont que faire de cette sottise qui piège penseurs, apprenants, philosophes et professeurs. Pour ces argentiers décideurs, les valeurs humaines ne sont que chimères ; celles-ci ne servent qu’à maintenir les peuples dans la torpeur. Ils donnent l’illusion d’un certain ordre en surface alors que dans le fond ils sèment l’anarchie en faisant régner la loi du plus fort , la loi du chaos. Quant à l’économie, c’est justement la Banque fédérale qui tire les ficelles en arrêtant le plan général de l’action conjuguée de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.

Panama est-il un pays souverain ? Son seul tort, c’est d’être  un canal à proximité de l’empire du mal. Il forme le cinquante et unième État de ce Satan mondial. En pratique, il représente sur le terrain l’étoile qui manque à la bannière étoilée. Il n’est nullement sorcier donc de tirer les conclusions qui s’imposent d’autant plus que seuls les États-Unis s’opposent à la réforme du système économique mondial. Ce sont eux qui tirent les ficelles en tirant les dividendes. Le système tel qu’il est conçu leur confère le droit d’intervenir dans les affaires internes des pays. Le dernier scandale de la FIFA est on ne peut plus édifiant ! Aucun pays ne peut interférer dans leurs affaires  et encore moins celles internes. La suisse vient de faire les frais et bien avant, l’Allemagne, la Belgique, la Pologne pour ne citer que ces pays. Les États-Unis font le gendarme et le policier dans le monde entier. D’aucuns diront que l’affaire « Panama Papers » touche également nombreux de leurs amis à l’exemple de l’Islande, de la France et de l’Arabie. Cette puissance ne tolère que des esclaves et parfois des alliés, ses intérêts sont ses seuls amis !

Au fait! Et l’Algérie dans tout cela ? Algériens, souriez, nous sommes intelligents aussi. Nous avons notre propre « Alger Leaks », il suffit de faire un petit tour du côté  du ministère du commerce et vous en serez édifié. Chez nous, les gouvernants sont  très forts, car ils ont dans le cerveau un gène appelé sponsor. Parrainez une entreprise ou une association et vos impôts sont allégés sinon vous êtes affranchis carrément de l’imposition. C’est juste une question de cooptation, d’affinités  commerciales et de corruption.

Pour conclure ce billet, qui n’en finit plus, je dirai qu’il ne faut point s’étonner de voir dans les prochains jours, le retour détonnant de  « Wiki Leaks » sur la scène internationale. En matière de stratégie, les puissances se livrent une guerre sans merci. Finalement, je regagne ma sérénité, car  ma peur n’a aucune raison d’être et c’est Monsieur Poutine qui me l’a certifiée ; il paraît que son entourage aurait mangé le beurre et l’argent du beurre. Alors, je retrouve ma pièce d’identité si grande et si spacieuse jusqu’à offrir l’hospitalité aux informations me concernant. Je l’ouvre et la déroule tel un tapis volant e espérant bientôt atterrir dans le royaume convivial de la biométrie. Enfin, pour couronner je conclus en disant, sauf le respect que je dois au postérieur de mézigue, que  ces « Panama Papers » auraient été bien bénéfiques s’ils avaient été parfumés autant que des « Panama Pampers ».

06 Apr 2016

Le bain de la Jouvence

 

Curieusement, le nombrilisme et le boumediénisme, invités de marque à cette noce républicaine où l’on sert une daube vraiment nationale. Parmi les invités de marque, l’on note, prestige oblige, l’opportunisme  au bras de l’imbécillité extrême. Enfin, l’Algérie accède au Panthéon de la médiocrité sur fond de musique raï et de folklore haut en couleurs à partir de cette coupole où l’on pète plus fort que tous les derrières réunis en cette journée immémoriale. L’on rentre de plain pied dans la civilisation des « zânes » où l’on dispense un cours magistral devant   un parterre aussi acquis que conquis. La salle ovoïde, chauffée à blanc au fuel frelaté du langage, ovationne à chaque mot dilaté d’un cloaque dédié à l’ouvrage. Son  Éminence rouge et noir, le père de la théorie révolutionnaire, le professeur  ayant consacré l’unicité de la pensée et l’uniformité de la langue de bois universelle tance les gens venus nombreux lui prêter allégeance. Cette fameuse journée doublement justifiée est venue à point nommé  souffler les amis de Mazafran et réhabiliter un copain d’avant. L’on célèbre par la même occasion la naissance d’un Rambo algérien et la mise en service d’un train amphibie pour une première en Algérie. Le ton est on ne peut plus solennel ! L’amour de la patrie passe nécessairement par celui du président. Pour  aimer l’Algérie, il faut aduler ce dernier. En donnant de la voix, ils braillent très fort et dans leur euphorie, ils oublient qu’ils font du tort à la personne qu’ils adorent.

L’on ne parle que de lui, l’on ne vit que par lui, le messie du coin qui leur enjoint de se taire, au nom de la vie. S’ils n’avaient été si imbéciles, ils nous auraient au moins appris le langage des signes et à lire sur les lèvres. Nous aurions déchiffré tous les discours en prime des baisers. Cependant, son excellence  n’a que faire d’une parole, il lui suffit juste de penser. Tout le monde se met au diapason du roi et gare aux brebis galeuses qui auraient le malheur de ne pas apprendre la leçon. La sagesse recommande de lui accorder le repos du guerrier, mais quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt selon un brillant adage.

Curieusement, l’on avance le carrosse de madame ! Bizarrement, l’on annonce un monsieur qui avance d’un pas sûr et mesuré. Ainsi aurait parlé Zarathoustra en faisant titiller l’esprit de Nietzche en prenant à la gorge la femme et la vérité. Le véritable homme n’aime-t-il que le danger et le jeu ? Le jouet est-il féminin singulier ou masculin pluriel ? La dialectique du loup et de l’agneau conduit-elle à la cité idéale sous cette coupole où l’on ravisse la renommée à tous les chiens de Pavlov et de la bergerie. Sonnez les cors ! L’on déclare la chasse ouverte aux trésors. L’Algérie des paradoxes se met à l’heure de l’intox et du bilan provisoire. L’on atténue l’invocation et l’on invoque les circonstances à l’honneur de la virginité de son excellence qui convole en noces bizarres. Cependant, non loin de ce canular, l’on récite à l’école de la rue, les enfants et le procureur auquel l’on a mis un habit plus grand qu’il se fit tout petit. En effet, le laboureur sentant sa mort prochaine dit au procureur de la république algérienne, ne travaillez pas avec tant de peine, cela ne sert à rien de suer, à chaque mouton suffit sa laine. Panurge n’est pas très loin et cela est urgent de décanter les esprits avant que le ciel ne moutonne, il est déjà gris.

A Mazafran, ils se la coulent douce les gars de l’opposition en brandissant des gants de velours. C’est à devenir fou de voir ces messieurs parader dans les couloirs de la république en mangeant dans le même râtelier des gens qu’ils critiquent. Anciens chefs de gouvernement et autres députés qui ne juraient que par le président se retrouvent parachutés à la manière des loups dans la jungle des sourds-muets. Leur plan, paraît-il, est meilleur qu’un avril donnant plus de blé dans ce printemps arabe de terre brûlée.  À leurs voix atones qu’ils entonnent en chœur, ils carillonnent aux son et lumière qu’ils ont inventé une nouvelle Algérie : la leur. Ainsi va l’eau à la cruche dans ce bled de derviches où le peuple est le seul et unique perdant.

L’intime ministre selon la lettre arabe vient de jeter son dévolu de nouveau sur l’Algérie qui se plie en quatre pour le recevoir avec tous les honneurs, pourtant il fut à l’origine d’une catastrophe évitée de justesse grâce à l’intervention de feu son excellence Hugo Chávez. En effet, tout le monde se souvient de la fameuse loi avortée par le président de la République au dernier moment sauf ces messieurs, ces caciques du pouvoir qui défient jusqu’à notre mémoire. Soit ! Monsieur n’est point un voleur quoique, ce soit à la justice de se prononcer, pas au quidam du coin qui débarque du train qui n’a jamais quitter la gare. Moi, l’habitant de mon cœur où vit l’Algérie, il me suffit de savoir qu’il a sérieusement mis en danger, pas uniquement le pays, mais les générations entières, celles d’aujourd’hui et celles de demain aussi. Il a commis une faute tellement grave qu’elle est irréparable, dûtes-vous ameuter toutes les raisons du monde .C’est tellement indélébile comme péché qu’il est strictement impossible de le laver.

 D’abord ,un bain de foule juste le temps de noyer le poisson et ensuite passer aux choses sérieuses : L’Algérie, paraît-il, court un danger véritable au niveau des frontières au point que même l’opposition se mette en rang serré ! Alors, que fait-on des loups ? Ceux-ci  sont à l’intérieur juste sous notre balcon républicain. En tout cas, c’est de bonne guerre toute cette armada déployée au service  de l’amour de la patrie qu’on ne cesse de trahir à coups de traîtrise répétée. Il parait qu’il faut gueuler plus fort pour faire accroire à l’amour surtout s’agissant d’un pays qui peine à se relever où la population jeune est commandée par des séniles idiots et imbéciles. Les Algériens sont-ils des canards sauvages  pour  les canarder à longueur de temps avec  de vils commérages ?

Les loups se mangent-ils entre eux dans ce village où la vertu se fait détrousser par une assemblée abêtie à toute heure de la journée ? Le bain de la Jouvence passe-t-il nécessairement par le lavage de notre esprit ? Non, je ne peux cautionner  un tel délire où l’on travestit la vérité dans le dessein de perdurer et je ne peux cultiver le pardon pour absoudre Satan. Faut-il être perfide et lâche pour vous plaire ? Allez, c’est décidé ! L’on taille les discours à la mesure de l’imbécillité et l’on ordonne au tambour de battre le pas cadencé. L’Algérie fière avance dans le sens contraire de l’évolution et il faut rejouer la note en ré-mineure pour exploser la partition. Les mauvaises herbes ont la vie dure autant que les langues dont le verbe est d’un bois vert et impur. La nouvelle constitution  doit arrêter à soixante-cinq ans, l’âge de la déconfiture. Cependant ces messieurs de la nomenklatura sont tellement sûrs qu’ils prolongent la vie au-delà de la quadrature du cercle. N’ont–ils pas inventé le quatrième mandat en souillant la vierge constitution ?

Du bain de la coupole en passant par le bain de Mazafran, l’on débouche carrément dans le bain de la démence en invoquant les chouyoukhs et les esprits saints de Bennahar, la capitale spectaculaire de Djelfa. Ici, à base de l’alfa, l’on rafistole les hymens des garçons ayant trop forcé sur l’alcool prohibé. Ici, le sable, poudre et or, s’enroule comme un serpent autour du cou fragile de la vérité que l’on baptise afin que monsieur retrouve sa virginité qu’un procureur pervers aurait prise  un certain soir où le rêve se transforma en cauchemar. Ci-gît la vie, au-delà du mausolée de la révolution où l’esprit tangue de raison en raison, un radeau de fortune emporté par les flots fous d’un océan habité par les démons.

Le monsieur s’est servi durant la révolution, à l’ère de Boumediene et durant le règne du président Bouteflika auquel il fit une entourloupette à l’image d’une piètre galéjade le soir d’une aubade au bal de la république planétaire. L’Algérie est tellement vaste qu’elle ressemble à un continent et tellement riche qu’elle donne à celui qui chiche. Quant aux braves, ils fument le calumet de la paix en sirotant du thé à l’ombre d’un palmier épris d’une oasis. L’on retourne à l’âge de pierre en ce temps de vache laitière aussi maigre qu’un gringalet. Oh, mon dieu quelle misère, ce paltoquet ! C’est à l’aune de la zaouïa que l’on jauge de la teneur des gens comme au temps des lupanars et de la virilité des garçons. Au suivant…au suivant, aurait dit une ombre venue d’un plat pays qui est le mien. Allez, silence, on tourne ! Oye, bonnes gens ! Il faut encenser les lieux et invoquer la diligence des saints patrons pour que réussisse le bain de Jouvence. La zaouïa se met à l’heure de la confession et l’on rachète l’homme de la tyrannie du péché pour lui rendre sa liberté à hauteur de la rédemption. Puisque la zaouïa se substitue à la justice et à la présidence, alors autant nommer les petits chefs zaouis des walis et le grand, président. L’on rebaptise aussi le village en « dachra », la ville en « ksar », le pays en gourbi, le peuple en « ghachi » et les gens en « maouachis ». C’est beau, le retour aux sources ! Vive, la Ripoublique !

30 Mar 2016

L’imposture de l’amour

Cependant, sans être vraiment malheureux, Salim n’était point heureux. En tout cas, il ressentait une certaine mélancolie qui ne le quittait plus d’ailleurs, depuis que son esprit avait adopté une charmante invitée. Le comportement de Salim était on ne peut plus exemplaire, mais quelque chose d’étrange et de mystérieux venait de transformer son regard qui ne voyait plus du tout les choses comme avant ; il les appréhendait sous leurs nouveaux visages. Chaque fois que la dépression et l’ennui prenaient possession de lui, il éprouvait le besoin de le crier sur les toits. Toutefois, son orgueil très poussé l’empêchait d’esquiver ainsi les murs de l’angoisse en lui interdisant pareil exutoire. Alors, il se rabattait sur l’écran qui avait cependant bon dos pour le soustraire à son mal intérieur et boire ses exsudations mentales. Il avait le don de ne lui opposer que sa chair douce et accueillante loin du syndrome de la page blanche. Le clavier traduisant ses pensées, il écrivit :

« À toi pour qui la pensée se tourmente et le cœur fermente. À toi pour qui les chemins qui montent ne sont finalement qu’une morne descente tellement l’amour a honte et sa déclaration offensante. À toi qui vis autant que moi cette existence où le silence est de bon aloi et la parole une vaine souffrance. À toi par qui se démultiplie ma chance et se fige mon espérance. Cela ferait bientôt une année depuis que nous nous sommes connus et même si nos routes ne se croisent plus comme avant, je ne cesse de penser toujours à ce « nous » que nous avions voulu nôtre et que j’ai voulu « autre ». Je le désirais différent de celui qui se voulait être le fils, cet apôtre incontournable de notre mentalité. Depuis, mon âme est toujours pleine de toi, de jour comme de nuit, non que mon amour soit trop grand ou que tu sois sublime, mais parce que ma vie s’apparente à toi et je ne saurais vivre sans ce délire…

Quand mon âme est pleine de toi, dehors il fait si froid et dans ma peau je me sens à l’étroit. La peine s’enroule autour de moi comme si la solitude était à l’endroit et moi un intrus, un hors-la-loi.

Quand mon âme est pleine de toi, elle se renverse en moi comme une chaloupe et je sens venir à moi tout l’océan que je dois boire, coupe après coupe, jusqu’à la dernière goutte.

Quand mon âme est pleine de toi, même le ciel baisse ses frocs et je sens les excréments de la terre me pénétrer par tous les pores. J’avale tout de travers, même la tristesse qui me dévore.

Quand mon âme est pleine de toi, je sens monter en moi tous les effluves du temps, se liguer contre moi tous les cauchemars et démons en remuant dans mon cœur leurs couteaux et lessivant dans ma gorge leurs baveux volcans. Je deviens alors plaie et tu deviens bourreau.

Quand mon âme est pleine de toi, ma seule défense s’en va en pleurs et tous les malheurs de la terre ne trouvent leur écho qu’en moi. Face à l’immensité de cet océan, je n’ai que cette douleur étrange qui, amère comme un sanglot, me saisit soudain à la gorge. Je m’accroche de toute la force de mes ans à cette goutte d’eau qui quitte, doucement, mes yeux sous le regard béant de mon cœur où il pleut d’amers pleurs.

C’est dans ce triste état que mon âme s’insurge d’abord contre moi, contre ma paresse et mon manque de perspicacité, contre ma niaiserie et ma naïveté, contre mes déboires et mes faux espoirs, contre cette société qui me tient prisonnier dans ses fers et là s’impose la question : pourquoi ?

Pourquoi les plaines de ma pensée ne sont-elles fertiles qu’à ton blé ?

Pourquoi les cils des nuages sont-ils jaloux de l’encre de tes yeux ?

Pourquoi le toit de mon ciel crie-t-il le besoin de ton bleu ?

Pourquoi la vie à pas de loup est-elle un poison dans mes veines ?

Pourquoi le temps fou chevauche-t-il sur le dos de mes peines ?

Pourquoi les portes de mon cœur ne cèdent-elles qu’à la clef de ton sourire ?

Pourquoi m’enferment-elles souvent sans toi dans leur prison ?

Pourquoi, à l’étroit de mon âme pleine de toi, déclamé-je le verbe qui sied le plus à mon toit et à mon drame à la fois ?

Pourquoi le jour s’ombre-t-il de nuit quand le goût amer de l’absence est le seul vizir du palais ?

Pourquoi la nuit tient-elle éveillé mon monde quand celui – ci ne demande qu’un oreiller ?

Pourquoi le silence est-il le mauvais présage de ta présence ?

Pourquoi es-tu femme de mon peut-être quand le possible est nul parfois, et malgré mon âme de poète, le destin n’est absolument pas un choix ?

Pourquoi faut-il que je sois pour que cœur et âme se fouettent ? Est-ce ainsi que va la suprême loi ? Là, où le sort nous jette ?

En te rencontrant, j’ai découvert l’amour. En t’aimant, j’ai connu la douleur. Celle-ci ne me quitte plus, étant devenue ma compagne et mon amie. Elle est immense, plus grande que mon cœur et plus petite que l’animalcule dans mon esprit. C’est dans ce paradoxe que ma vie se meut en attendant que le jour se lève avec un nouveau soleil, éclairant enfin l’ombre qui sous-tend ma joie en minant les assises du bonheur éphémères. Nous sommes victimes tous les deux d’un même mal issu d’un même système. Nous sommes le résultat de l’interaction de trop de facteurs exogènes qui nous façonnent, malaxent, règlent, assiègent, calibrent, ordonnent, surveillent et arraisonnent. Je veux que cet écrit soit le cristal par lequel se répercute la lumière. Je désire qu’il soit l’incidence merveilleuse de ce soleil que je porte à bout de bras pour qu’enfin se brisent toutes les chaînes qui nous lient et nous retiennent dans le bagne de la déchéance et de l’obscurantisme. Je veux qu’il soit le glaive libérateur pourfendant la bêtise humaine, son hypocrisie et sa traîtrise, sa méchanceté et sa mainmise…

Je pense à toi et je repense à nous. Nous aurions pu être les vainqueurs, alors nous aurions dressé les prémices à de nouvelles valeurs. Nous aurions été les pionniers d’un Nouveau Monde ; nous aurions été ses instigateurs et ses conquérants. Je t’écris pour te dire, avec le seul verbe que j’aie de cohérent, que nous avons raté le rendez-vous avec notre chance. Tu étais restée debout sur le quai, et moi j’étais déjà en partance. Une fleur sur le quai d’une gare et une plaie sur une tombe quelque part. À qui revenait la faute ? Au temps évidemment ! Il n’était pas à l’heure. Soit que ce n’était pas encore l’heure, soit qu’il n’était plus l’heure. Finalement, nous sommes condamnés à n’être qu’un homme et une femme. Oui, tu n’es et ne seras qu’une entité, le fruit exotique d’une société crapuleuse et tendancieuse obéissant aveuglément aux lois mécaniques de l’existence. Une entité partisane, victime de l’injustice et de la partialité. Une entité irrationnelle noyée dans des idiomes plus que parfaits portant la négation de son essence, le germe de sa propre implosion…

Tu n’es qu’une donnée historique échappée de l’histoire contrainte, compromise et détournée. Tu es la quintessence de ce qui est, en fait, le plus grand vol de l’Histoire ; une essence métaphysique, platonicienne donc inestimable. Je parlais “humain” et tu parlais “homme – femme”, ainsi avons-nous créé ce différend qui continue à nous épingler sur l’automne de notre aventure humaine…

Je ne suis point en train de philosopher pour le plaisir d’aligner les mots dans de majestueuses paraboles et de beaux oxymores, mais pour te montrer que le mal provient uniquement de moi. En effet, mon approche procède d’un cheminement différent de celui des autres. Cette différence fluctuante et instable demeure vraiment aléatoire, car on ne déserte jamais tout à fait. Je ne suis point hostile à cet ordre établi jusqu’à revendiquer une révolution. Cependant, audacieux dans mes réflexions, je réclame un changement progressif jusqu’à la limite de la perfection. Je ne me veux pas réformateur, mais promoteur d’un nouveau mode de pensée en vue de susciter une transformation évolutive et non une transplantation qui ne peut être que radicale ou du moins sélective. Je dis, pas tout à fait déserteur, car proscrit quand même comme un fruit trop mûr qui éclate en fin de saison, de cette société que j’identifie au pouvoir. Je voudrais être la puissance minant celui-ci de l’intérieur pour provoquer sa mort suicidaire…

Une puissance n’appartenant pas à ce pouvoir, mais à celle du “pouvoir penser”, du “pouvoir faire”, du “pouvoir dire”, du “pouvoir nier” pour enfin arriver au “vouloir – pouvoir”. Quand on veut, on peut ! La famille, l’école, la rue, la propriété, l’État… L’État… C’est cela le pouvoir ! Je voudrais être la puissance qui ne réprime pas, qui n’interdit pas, qui n’emmure pas la voix dans le silence. Le pouvoir intime toujours le silence ! Si la société est le plus grand ennemi de tout ce qui s’apparente à l’humain, alors qui est vraiment son ami ?

Quant à l’amour, il est domestiqué à outrance en ce sens qu’il forme le bandeau par excellence sur le regard de l’esprit pour désarmer sa pertinence. Il y a longtemps que je voulais ôter ce masque hideux qui t’empêche de voir réellement et qui rend par conséquent ton amour aveugle. La société le souhaite toujours aveugle parce qu’elle ne veut pas qu’il regarde là où son pouvoir est vulnérable. Notre seule puissance réside dans cet amour qui est malheureusement noyauté par ledit pou voir, puisque l’on ne sent pas le prolongement de notre réflexion dans notre bras, dans notre corps. Sais-tu que tu es d’abord ma sœur, mon égale ? Et que je ne saurais exister dans mon corps, mais dans le tien aussi ? J’existe dans tout ce qui forme puissance. Je vis dans les roses qu’on coupe, les arbres qu’on taille, les maisons qu’on construit, les animaux qu’on domestique, qu’on dompte, les rues qu’on asphalte, les discours qu’on prépare et qu’on jette…

Tu te souviens de notre dernière rencontre ? Moi, je la garde toujours en mémoire, car je ne peux oublier ton regard. Il avait un quelque chose d’étrange et de bizarre et j’y ai lu une certaine frayeur. J’y ai déchiffré l’aberration de ta croyance et l’illogisme de ta foi. L’Histoire nageant dans la bâtardise ! Nous sommes tous nés dans la filiation naturelle des choses, de notre réalité enfantée dans l’adultère. Comme je me sens mieux de m’être exorcisé de ce démon qui m’habitait en envoûtant mon âme, en décrétant mon naufrage. Néanmoins, il me manquera toujours une parole pour extraire l’essence du dire. La société dénature l’homme, le conditionne en dogmatisant son esprit. Elle le tient enfermé dans son carcan, le prive de sa liberté. Pourtant, il lui suffit d’aimer pour faire sauter tous les verrous. Et moi, j’ai aimé ! Quant on aime, on perçoit qu’on est autre que soi. On est le “je” et le “moi” en même temps. Malheureusement, ce n’est qu’un dédoublement imparfait et vulnérable, incohérent et incapable…

Il m’arrive souvent d’être triste comme ce soir où je bois le calice jusqu’à la lie. Je suis triste dans la douleur de mon moi qui s’exerce à un certain sourire. Oui, l’on ne déserte pas tout à fait et pas tout à la fois. Je grade un soupçon de joie enseveli dans les décombres de la mémoire autonome et incoercible. Déserter signifie s’évader aussi, mais pas droit devant sans regarder derrière ; fuir dans la souplesse, dans du velours, sans faire de bruit et sans faire de casse ; déserter en renâclant et en reniant tous les interdits et toutes les restrictions ; déguerpir en remettant en cause l’ordre établi des choses. Il faut prendre le temps de se dire aussi que si l’on a raison, le voisin d’en face n’a pas forcément tort et essayer de comprendre pour mieux expliquer et trouver la solution. D’ailleurs, il n’existe qu’une seule qui soit la meilleure, qu’on ne puisse comparer, car elle est incomparable. Elle se suffit à elle-même par la véracité de sa réponse ; elle s’impose par la vividité réelle de sa vérité. Cette solution porte un nom : amour. Aimons-nous et tout sera beau ! Hélas ! Cette solution est assagie par le pouvoir qui essaie de la contenir, de l’affaiblir, de l’interdire, de l’étrangler, de l’escamoter pour qu’elle ne soit guère une puissance. Cet élan du cœur et de l’esprit est proscrit, parce qu’il dérange le pouvoir dans ses fondements. C’est “l’amour puissance et la puissance amour”…(à suivre)

29 Mar 2016

Damalger de Syralgérie

Enfin ! Le valeureux maître vient de fouler le sol de la Mecque révolutionnaire ! Ouf, il était temps qu’Alger mette les pendules à l’heure !Bienvenue chez vous, Monsieur Al-Mouallem, parmi les vôtres et parmi mes mots qui sourdent de tous les pores de ma peau criblée de balles lâches et villes que l’espoir recoud en rafistolant les trous de la perfidie arabe assassine. Bienvenue sur cette terre de feu et de sang où la dignité pousse comme un printemps dans le jardin de la vie et où l’honneur aussi grand que nos cœurs auréole notre pays  de mille et une senteurs, un hymne aux fleurs de l’humanité. Trêve de pleurs aujourd’hui même si mes yeux humidifient, une eau aussi pure que le tarmac de feu Houari où l’esprit de Boumediene déroule le fabuleux tapis à la glorieuse Syrie. Je peux partir maintenant, le cœur libre enfin et l’âme rassérénée. Oui, je peux mourir en m’ouvrant à la vie, car tu viens d’ôter de mon cœur cette lourdeur qui empêchait ma pensée de faire paître mes douces brebis. Qu’il est beau ce ciel si grand et si bleu malgré le rouge de nos blessures, le noir de nos décombres, le gris  de nos meurtrissures, le sombre de nos fêlures, le néant de notre futur, le présent de notre avenir et la réalité de notre devenir.

Pourtant, depuis ce matin, je n’allais pas bien. Alors que je devais être heureux en sirotant le vin précieux de Palmyre, la présence de Zénobie se fit sentir. Son ombre aussi floue que légendaire folâtre dans mon cœur où se terre une histoire spectaculaire. Septimia, au nom du sang qui nous habite et de l’amour qui nous lie de l’Ancyre à la Phénicie et de l’Égypte à la Syrie jusqu’aux confins de Rome, je te défie d’écrire mon nom sur l’Arabie. Oui, ma chère Palmyre, je t’admire et je te hais, car tu ne finis jamais de me détruire. Altière, tu sèches ton orgueil sur mon sacrifice infini. Ma mort sempiternelle est-elle un gage à ton bonheur, à ta vie ? Flotte, autant que tu peux, au vent de ma colère et n’oublie jamais que la hampe de ton drapeau prend source dans le socle onéreux de mon cœur. Alors, gifle le temps jusqu’à ce qu’il extirpe sa folie de notre prairie où poussent nos cadavres en de jolis coquelicots.

Enfin, l’éclaircie dans ce ciel gris où l’Algérie me traîne depuis ce temps maudit où l’Arabe n’est plus cet enfant d’Arabie. Enfin, mon sang retrouve sa couleur d’antan  où il faisait bon vivre dans mes veines, où mon âme éprise se saoulait d’oxygène de révolution. Enfin, j’ose regarder ce miroir qui me renvoie un visage algérien évadé de l’histoire. Je le toise et ses yeux aussi grands que ténébreux fouillent ma mémoire à la recherche de mon passé glorieux où je range mon testament. Ce soir, alors que je broyais du noir, Alger se mit au diapason de mon cœur en sonnant le tocsin de la fraternité belle et chère. Je peux maintenant étendre mon nom sur le fil ténu de l’histoire et étaler mon esprit sur le corps radieux de l’espoir. Alger, la vraie, je te remercie de me prêter cette heure à la teneur de ma vie pour vivre cet instant heureux où il pleure un bonheur merveilleux. Bienvenue le maître, l’élève et la leçon à l’école de la patrie où les hommes sont des seigneurs dans la mort et dans la vie.

Je me sens tellement syrien que Damas atterrisse en Algérie en cette heure de misère humaine où la mort est syrienne, où la perfidie est saoudienne. Oui, je le crie haut et fort, les traîtres sont arabes et la trahison porte le vocable d’Arabie. Comme tout être engagé, je suis en droit de me poser des questions, car il y va du devenir de toute une nation. L’Arabe n’est-il voué à demeurer qu’un sujet entre les mains d’un dictateur ? Est-il condamné à rester un éternel assisté, à avaler des couleuvres plus grosses qu’une géographie ? Est-il destiné à être seulement un administré, un numéro sur un registre d’état civil sans prétendre à la civilité ? N’est-il qu’une voix légale que l’on fait aboyer  lors d’échéances électorales ? Est-il un animalcule sans esprit et dont la lettre n’est qu’un vulgaire alphabet qu’il faut cultiver dans les bas-fonds obscurs de la citoyenneté ? J’avoue perdre mon latin à feuilleter ce matin ce long questionnement qui prend forme de procès. Au fait, la justice est-elle réveillée ou bien faut-il la gifler pour qu’elle se mette debout comme l’a si bien dit un certain Boujedra ?

Revenons à nos moutons, sinon nous risquons de perdre le chemin de la république  qui ne répond plus à l’étoile du berger, tellement il est fatiguant  de marcher par les temps qui courent dans cette contrée. Oui, atterrissons à l’aérogare d’Alger et amerrissons à son port à bord de cet engin amphibie  qu’est la philologie. En effet, dans cette politique de chat et souris, il va falloir courtiser la langue, décortiquer l’écrit à l’ombre des sciences humaines fragilisées pour sonder le champ de l’altérité. Al-Mouallem en Algérie sonne pour l’instant comme la seule vérité et l’on ne peut avancer en matière de réflexion sans le recours de la providentielle supputation. Tout d’abord, je me dois de me défaire de l’habit temporaire de la passion dont je me suis affublé  pour dépeindre le côté cour d’un sujet à forte connotation politique. Il est impératif d’investir le côté jardin qui ne manque nullement de piment pour agrémenter un mets qui s’avère d’ores et déjà, on ne peut plus, frugal.

En effet, il faut être né de la dernière pluie pour croire à une déclaration de guerre déguisée de la part d’une Algérie qui ne rompt jamais les ponts avec les pays arabes, fussent-ils aussi félons. Justement, c’est cette même distance qui lui confère, son statut spécial à prétendre  mettre la patte aux solutions du dernier quart d’heure. Cette neutralité dans la dignité et l’honneur quant à l’ingérence dans les affaires intérieures de pays tiers la prédestine à jouer un rôle de pompier surtout s’agissant de pays-frères. Cependant, cette venue prompte et soudaine, alors que la Syrie est en guerre, succède juste au départ d’un envoyé saoudien. Elle coïncide bizarrement aussi  avec l’arrivée du ministre français des Affaires étrangères. En politique comme en diplomatie, il n’existe pas de hasard ! Toutefois, l’on peut noter le retournement spectaculaire des Saoudiens. N’empêchaient-ils pas justement les pays du CCG d’investir en terre algérienne ? L’on ne peut croire au miracle ! Cent milliards de dollars en dix ans, de quoi faire remuer Houari Boumediene dans sa tombe. Si le chef de la diplomatie française est là, c’est que la France veut imprimer à sa politique syrienne une nouvelle direction.

Au fait, quel silence achète-t-on ? De quelle connivence parle-t-on ? Comme vous l’avez remarqué, l’offre d’investissement est assortie, néanmoins, d’une condition et pas des moindres ! Est-ce la raison pour laquelle  Louiza épouse-t-elle l’autocensure ? En tout cas, une chose est certaine, l’annonce n’est qu’un plouc diplomatique ni plus ni moins ! Toutefois, rien n’est à écarter, l’on peut à juste cause dresser le parallèle avec les pertes algériennes dues aux chutes du prix du baril et de la dépréciation continue du dinar. Connaissant les Algériens jaloux de leur souveraineté, il serait aléatoire de voir l’Algérie baisser d’un cran la règle fixant la participation des étrangers à l’investissement et permettre ainsi une clause dérogatoire. Cependant, comme le génie algérien est on ne peut plus malin, l’on peut déroger à la règle en jouant sur le principe de la répartition proportionnelle des résultats. Oui, l’on vient d’introduire dans le Code civil un article supplétif  délimitant les bénéfices de chaque partie ; il stipule que les détenteurs de 51pour cent ne peuvent prétendre qu’à 20 pour cent des bénéfices. C’est joli comme trouvaille, l’on se joue des entourloupettes. Alors, qu’en est-il vraiment de cette compensation ? À mon humble avis, il s’agit juste d’une incitation encourageant l’implication de l’Algérie au règlement du conflit opposant les Saoudiens à la Syrie. L’inéluctabilité de la solution au niveau international impose aux Saoudiens d’anticiper  pour sortir à moindres frais et sauver ce qui peut l’être surtout en matière de terrorisme et de droits de l’homme où ils sont vraiment acculés.

Du moment qu’il est permis de rêver, tout porte à croire qu’un nouveau front se dessine à l’horizon. En tout cas, c’est mon souhait de voir la Ligue arabe dépassée par un embryon Algérie-Syrie autour duquel viendront se greffer tour à tour d’autres pays et tant que nous y sommes, pourquoi pas le Liban, l’Irak, le Yémen, la Libye, la Tunisie et osons l’insensé, l’Iran. Ce ne sera plus une organisation arabe, mais une sorte de fédération d’États souverains et résistants. 

24 Mar 2016

Bruxelles, ici Damas !

Il est tellement beau ce spectacle que je me prends au jeu sublime des mots pour peindre la scène d’un instant de faiblesse humaine. L’ambiance s’habille de silence où la complicité doublée de concupiscence  s’empare de notre innocence au ciel de nos seize ans de tendre insouciance. Il pleut des bombes à Bruxelles, la capitale de Syrie où il pleure dans mon cœur une infinie langueur. Depuis le Jourdain, mon âme se pâme sur cette épaule de Jordanie où il fait bon vivre un instant de tendresse européenne. Mon âme jette les amarres dans le port d’Amsterdam où les marins de Brel pleurent encore et toujours sur les femmes infidèles qui vendent leur vertu aux pièces de cent écus. Hier c’était Paname, Paname, Paname, aurait chanté Piaf emporté par les flots amoureux de Paris englouti  dans la Seine. En effet, deux attentas meurtriers  ont secoué Damas, la capitale européenne en faisant des centaines de milliers de morts sans compter les mortes et les non humaines.

Federica, tiens, je suis surpris ! L’Europe, ça pleure aussi ! Je me demande d’ailleurs si le sang de ses veines est rouge aussi. Chez nous, il y a le printemps et notre terre se pare de jolis coquelicots chaque fois qu’il tonne et qu’il pleuve des hécatombes. Il faut voir les jeunes filles ravies à la fleur de leur vie par la folie des nervis issus de vos cuisines assorties où des chefs planifient des plats immondes. Nous condamnons vivement cette horreur qui frappe votre cœur, car le nôtre est si pur à force de souffrir de votre esprit colon et conspirateur. Chez nous, les femmes ont depuis longtemps séché leurs larmes en aiguisant leurs âmes sur le socle de la longanimité qui leur confère leur statut de dames. L’honneur arabe interdit aux hommes d’avoir une faiblesse et les nôtres quoique fiers, ils noient leurs pleurs au bar maudit de la raison humaine. Oui, Madame, en seigneurs que nous compatissons à votre malheur en vous souhaitant santé, prospérité et bonheur. Quant à nous, ne vous en faîtes pas, cela fait des siècles que nous apprenons à mourir. Nous avons tellement appris la leçon que nous vous apprenons la vie.

Tant que votre tendresse s’épanche sur cette accueillante partie jordanienne,  susurrez à votre bienfaiteur de retenir les chiens enragés qu’ils envoient terroriser nos mères, sœurs et filles de l’autre côté de la frontière. Sourire ! Oui, je souris, car certains Arabes sont des chiens européens. Ils vous obéissent au doigt et à l’œil, alors clignez des yeux pour que cessent leurs aboiements. Cela fait peur, la nuit ! Quant au jour, tous les «  ensour »  et compagnie regagnent leurs chenils, la queue entre les pattes et la dignité ensevelie. Tant que vous êtes crocodile, dîtes à Bougredane, la plaque tournante de la folie, de fermer les vannes de cette horrible supercherie. Tant que vous êtes femme, dîtes à vos employeurs de cesser la vente d’armes aux fossoyeurs de la liberté, aux vils criminels qui sèment la terreur sur la Terre entière. Tant que vous aviez du cœur, coupez les liens avec  ces tueurs israéliens et autres saoudiens qui tuent à longueur de journée des Palestiniens isolés, des Yéménites apeurés, des Libyens esseulés…

Tant que vous êtes humaine, ayez juste une seule pensée à l’endroit de ces Rohingyas, cette minorité Birmane la plus persécutée au monde dont le seul tort est d’être musulmane. Tant que vous êtes fragile et vulnérable, empêchez le nettoyage ethnique et l’assassinat systématique de ces gens tout à fait normaux, victimes d’obscurantisme, de discours haineux de moines bouddhistes radicaux. Avec tout le respect que je vous dois, Madame, cette image d’Épinal me rappelle curieusement un certain discours, un certain jour, une certaine Betancourt. En effet, le point commun le plus frappant, c’est justement ce parlement où l’Europe abrite son testament. Avec votre permission, Madame, je vous livre ici, les pleurs de nos femmes…

 

Ingrid, la liberté

Le silence dans sa pureté

T’a prêté les mots…

Qu’il faut

Pour dire l’âpreté

Des moments chauds

Du temps faux.

Je me suis noyé

Ingrid, dans ton pleur

Je n’ai que cette fleur

Pour me déchoquer.

Solennel ce moment

Au-delà du souffrir

Imaginer ton sourire

Par delà l’émotion.

Il est beau ce jour

De te voir Betancourt

Au-delà de la douleur

Et par delà la peur

Et toutes les passions.

Je t’ai aimée sans partage

Mon cœur pris en otage

Dans les mains de la folie

Sur le coté, en marge de la vie

Les murs de la prison.

Je t’ai vue saisir le moment

Le cœur sur la langue

L’âme trop exsangue

Démystifier le temps

Où l’esprit tangue

De raison en raison.

Je ne peux dire ma joie

Même si par deux fois

Tu as planté en moi

Le plein de ton carquois.

Je le clame

Malgré nos larmes

Je déclame

Ce qui me désarme

Cette liberté de toi.

Je t‘ai lue et vue

Avec tes larmes dorées

La douleur pleurée

De nos esprits obtus

Mais mon cœur cette fois

Pleure encore et encore

Et ne comprend pas pourquoi.

Ce soir il se démène

Au milieu de la déveine

Sans toi

Sans porte-voix

Pour dire l’ampleur

Pour dire le malheur

De ce  Palestinien

De cet autre Irakien.

Ce soir au bout de l’émotion

Devant ce grand parlement

Ce temple européen

Tu as parlé Birmane

Tu as parlé tchétchène

Sans citer les autres miennes

Ma belle Palestinienne

Et ma douce Irakienne.

À l’aube de ces droits

Que les hommes ont fait lois

Ou bien sont-ce les deux poids

Des deux mesures

De notre droiture ?

C’est mon désarroi!

Cet esprit en panne

Du coté de l’Afghane

L’oubliée du roi.

Ce soir mon âme ploie

Le chagrin de mon corps

Plus fort que ma voix

Ne lui laisse guère de choix 

Entre la vie et la mort.

Est-ce bien là mon sort 

Cette humanité qui ne voit

Que d’un seul décor

Celui qu’elle croit ?

Ou bien est-ce encore moi qui dort

En croyant fort

Que je fais partie du droit ? 

23 Mar 2016

Le repenti et le revenant

Quand l’État est imbécile, la médiocrité se hisse au rang de général en ce sens qu’elle se singularise jusqu’ à déteindre sur tous ses rouages. La communication étant le nerf de guerre de la société de consommation, une chaîne de télévision dont la prétention dépasse les murs amovibles de l’information vient de créer l’événement. En effet, un scoop dit-on dans le jargon du milieu et je ne peux qu’admettre l’exclusivité. L’annonce est faite à grande pompe et, prestige oblige, l’on cultive le sensationnel et la sensation. Et comment ! L’on prépare les gens, l’on chauffe le plateau, l’on table haut sur un audimat d’exception. Enfin, monsieur est avancé ! Un bel homme eut-on dit ! Courtois, rasé de prés jusqu'à paraître imberbe, il sourit de toutes ses dents qu’il a su garder blanches, malgré la noire décennie et la rouge hécatombe. Il ne tousse pas, car non atteint de pneumonie qu’il a su déjouer pendant plus de vingt ans en parcourant monts et vallées.

Il se détend nullement inquiété en étalant avec hardiesse, il faut le reconnaître, sa richesse verbale pour tenir en haleine tout un peuple accroché à ses lèvres qui ne profèrent plus, comme par enchantement, des postillons de merde. Comme il est beau, il ressemble à James Dean et il fait du cinéma le monsieur. Un acteur de premier plan parachuté par la magie d’un procureur qui, faut-il le souligner, a des affinités avec le microphone et la caméra qui filme la scène. Ah, cooptation quand tu nous tiens ! Autrement, comment expliquer l’enthousiasme démesuré des commentateurs à souligner l’exclusivité ? Avec tact et doigté, il débite ses paroles comme s’il prononçe un discours ! Quelle pédagogie ! Un cours magistral mêlant histoire et géographie et mézigue qui croyait connaître l’Algérie. Me voilà fait comme un rat devant ce seigneur auquel on déroule le tapis rouge de la télévision pour dispenser les diatribes et sa diarrhée. Cela sent la leçon trop bien apprise et il faut être con pour laisser passer une telle bêtise.

Il excelle dans les figures de style en nous distillant ses randonnées pédestres en faisant l’éloge de la horde sauvage qui polluait  l’Algérie entière avec cependant quelques arrêts sur image pour fustiger certains émirs sortis du droit chemin. Le pauvre énergumène ne représentait absolument rien, mais il rencontrait tous les chefs notoires de la nébuleuse terroriste. Oui, de Kada Benchiha à Droudkel, il connut presque tous les émirs auxquels il dispensa ses fatwas incendiaires pour les aider à mener le combat qu’il assimilait au djihad. Il lui a fallu vingt-deux ans de « djihad » au service de la cause extrémiste pour découvrir qu’il avait fausse route , malgré les innombrables tueries et massacres auxquels il prit part certainement. Meskine, témoin juste des vestiges de la nuit horrible de Ramka, il s’insurge a posteriori contre ses auteurs. Un saint parachuté au milieu d’un essaim de « chayatines » serions-nous tentés de dire. Le malheureux a dû tellement souffrir au milieu de la vermine humaine que j’en ai les larmes aux yeux ! Je le revois tout seul, fragile et vulnérable, au milieu de gens sans foi ni loi semant la mort à tout bout de champ parmi une population isolée et désarmée.

Lui ne faisait apparemment que du sport et des randonnées en montagne. Jugez-en par vous-mêmes ! De la forêt de Mascara aux monts de Jijel en passant par la  Dahra et Zbarbar, il a mis deux ans à prononcer des fatwas et blanchir des consciences. Quelle belle performance en matière de brigandage et de tuerie. Sans pudeur aucune, il fait l’apologie du terrorisme en épinglant quelques pauvres émirs qui ont eu le malheur de dévier du droit chemin : le djihad. Il est là, débordant de santé comme un chacal qui vient de se repaître d’une carcasse animale. Goinfré comme un porc, il respire l’hypocrisie par tous ses pores en tenant en haleine un plumitif talentueux, peut-être, mais certainement naïf. Sobre et rassuré quant à son impunité, il égrène le chapelet de ses confrères morts qui par pneumonie qui par embolie qui par crise asthmatique qui par famine qui par dépit et qui par combat fratricide. Jamais contre les forces réglementaires, mises à part deux brebis galeuses à la suite d’une  embuscade.

Alors qu’il manie sa langue fourchue, mon esprit est  taraudé par le feu de l’impuissance, car dans mon cerveau se répercute encore en écho le cri strident des innocents que l’on assassine lâchement et sauvagement. Il regrette beaucoup sa déviation alors que son géniteur, insuffisant rénale, avait besoin de sa présence, le maudit choisit d’être marginal. S’il avait été son père, cet enfant unique lui aurait été dévoué, mais il avait préféré Lucifer pour s’affirmer. Il déballe ses salades et l’on nous oblige à l’écouter radoter la vieille rengaine. C’est sûr, il n’a tué personne pourtant d’après ses déboires, il a été jurisconsulte la campagne durant. Je reconnais à son langage qu’il a été prédicateur, car il a le verbe facile. La manière avec laquelle il manie les mots renseigne sur sa longue expérience dans la manipulation des masses, ces moutons de Panurge par excellence.

Il me regarde, me nargue surtout, car il sait qu’il m’a eu jusqu’au trognon par la faute de ces maquignons en politique. Soudain, il est absout de tous ses crimes et péchés capitaux par la magie de la législation en vigueur, j’ai nommé la réconciliation du législateur. Une réconciliation qui dure en large et en longueur a contrario de l’effet escompté. Au lieu de la dissuasion, l’on ouvre grandement la porte à la récidive, un éternel recommencement. Oui, beaucoup de terroristes ne se sont repentis que pour recruter davantage de nervis. De grâce, Messieurs les officiels, épargnez-nous cette offense et ce mépris généralisé. Ayez du respect pour nos morts, les victimes de la horde sauvage ! Un peu de compassion pour ces milliers de blessés ! S’il vous plaît, un peu de pudeur et d’humilité !Merde ! Livrez-le aux parents des victimes de Ramka et Had Chekala pour qui les mille massacrés et outrageusement assassinés hantent toujours les vivants !

À quelques lieues, un autre tapis rouge est déroulé au nez de la justice qui se cache comme une jeune  fille hypocrite et par hypocrisie. Toute virginité consommée, elle n’a plus aucune raison de jouer à la sainte nitouche, puisqu’elle a été touchée dans ce qu’elle a de précieux dans sa propre couche. L’on joue la fanfare, l’on allume les lampions et l’on danse le vieil air, les idées aux vents. L’on remonte le temps et les montres, l’on asticote son  jargon, l’on rince ses mots, l’on se met sur son trente et un multiplié par deux ce qui donne les fastes de soixante-deux. Tous les cadres sont présents et certains ministres ont même surpris les gens en annonçant à cors et à cris le retour du Saint. L’intouchable percussionniste prend tout le monde de court en mettant au mur des lamentations la justice lamentable qui court dans tous les sens sauf  celui des assises où l’on s’assoit la tête en bas pour voir le monde à l’endroit. Tous les gens sont heureux dans cette Algérie des miracles  sauf  un procureur  qui  se prit un moment pour un oracle. Il doit être bien à l’étroit dans s tête et se sentir vraiment malheureux à l’ombre de l’échafaud où l’on prononce déjà sa sentence. Sonnons les trompettes à l’honneur de cet Algérien américanisé, ce sauveur à deux vitesses dont le regard fugace menace un certain procureur tétanisé. Oui, il n’avait qu’à ne pas émettre un tel mandat, d’ailleurs truffé de vices, à destination de la police mondiale. L’on ne s’amuse pas à ce niveau, toute chose a son importance. En tout cas, de deux choses l’une ! Soit l’un est un voleur, soit l’autre est un véritable soûlard ! Verse-moi de l’amour dans cette coupe où mon cœur gigote en attendant l’éclaircie de mon esprit ! Vive l’Algérie !  

17 Mar 2016

L’hypocrisie arabe (suite)

Je commence à désespérer des Égyptiens que je sais braves comme tous les peuples qui se respectent, mais accordez-moi le bénéfice du doute. Ils mènent deux actions diamétralement opposées pour noyer le chat que je suis. Les députés limogent un des leurs au grief qu’il a reçu chez lui l’ambassadeur israélien accrédité, s’il vous plaît au Caire. Il faut être Arabe pour cohabiter avec un tel paradoxe ! La deuxième action s’inscrit en droite ligne avec la surenchère  politique. Et comment ! Vassalité oblige, l’on est plus royaliste que le roi. Tu diabolises Hezbollah, je satanise le Hamas et le tour est joué dans cette conjugaison où la concordance des temps est strictement observée. L’on fait dans le zèle, alors que la cause arabe bat de l’aile.

Les poules du Golfe viennent de pondre un œuf à la mesure de leur cloaque qui leur sert de bouche. Dans cette planète de sable où le vent s’essouffle à la même rengaine, l’on est aux antipodes de la scène. L’on traîne la savate comme un chien blessé qui pourlèche sa blessure. C’est encore malheureux que le coup d’envoi soit donné en terre tunisienne pour ces Arabes autoproclamés afin de diaboliser celui qui défend leur dignité. Quand les Béni Saoud poussent des cris d’orfraie, les pseudo-arabes, vivant en apnée, frayent. A l’image du premier sommet de « Les amis de la Syrie », les garçons d’intérieur défraient la chronique en surnageant à contre-courant. Une semaine plus tard, c’est le Caire qui reprend le flambeau et l’on est toujours en Terre arabe qui pue l’ « israélisation ». Cette fois-ci, ce sont les portefaix gravitant à l’extérieur des affaires arabes qui se distinguent par  leur piètre réalisation.

La digue arabe vient de céder sous la poussée nauséabonde des étrons arabo-musulmans. Le siège, heureux d’être honoré par tant de déjections, salua  d’emblée l’assemblée par une multitude de pets d’acclamation. Excusez mon verbe  que je ne trouve pas tellement acerbe pour épingler ces culs-terreux arabes. Cependant, c’est de bonne guerre ! Cela permet non seulement de comprendre le marasme arabe mais aussi de séparer le bon grain de l’ivraie. L’Égypte  fière ne peut pardonner à Hezbollah de lui voler sa gloire. Quant aux pays du Khalije , cela va de soi qu’ils s’alignent sur leurs cousins et les protégés de leur parrain. Le Maroc ? Sensibilité oblige, je ne veux point en parler. De basse-cour européenne et d’arrière-cour saoudienne, il tête le biberon israélien ce Maghrébin zélé qui s’en va chasser aux confins du Yémen. Il parait que le gibier yéménite est dur à croquer, car le chasseur marocain  y a laissé ses dents. Et cette pauvre Algérie qui se démène au four et au moulin n’arrive pas à joindre les deux bouts.   L’Algérie a vraiment peur de recompter encore ses morts, la décennie rouge n’étant pas lointaine. Au fait, que faisaient les Arabes à cette époque ? Certains se fendaient la rate quand les terroristes éventraient les Algériennes en pariant sur le sexe du bébé. D’autres voyaient d’un bon  œil la tragédie. Une vraie « sahwa », disaient les érudits. Les Béni Saoud finançaient la tuerie et les Kardhaoui et consorts bénissaient. Les Algériens mouraient seuls sous le feu impitoyable des « amis ». Quant à l’ennemi, il était normal qu’il s’en délecte. Oui, l’Algérie éprouve de la répulsion face à cette folie bédouine qui ne recule devant rien, car certaine de son impunité. Intouchable, elle opère par acteurs interposés. Les mercenaires ne manquent pas, il suffit de casquer et comme les Béni Saoud ont pignon sur rue, le portefeuille plein et la main preste, tout devient un jeu de gamin. L’Algérie ménage la chèvre et le chou pour ne point blesser la bête.  Cependant, elle émet des réserves chaque fois en jouant au trouble-fête  et cela agace naturellement. L’on n’est nullement content de l’autre côté de l’arabité, l’on ameute alors les chiens pour mordre algérien.

Pour défendre les Arabes, les Béni Saoud doivent les massacrer et celui qui ne marche pas dans leur combine est invariablement contre eux. Ils luttent contre les terroristes en les formant et en les injectant dans les pays-frères et amis à l’exemple du Yémen et de la Syrie. Depuis Camp David, l’on s’est attelé à la tâche de morceler sinon détruire les pays susceptibles de menacer l’entité sioniste. La jeune révolution fait les frais de Béni Saoud lorsque ceux-ci arment Saddam et le lancent comme un chien enragé sur l’Iran. Regardez comme ils se comportent comme des « chayatines » en incitant  deux pays musulmans à s’entretuer ! Pour remercier l’Irak pour services rendus, ils financent et participent à la « Tempête du désert »  qui a renvoyé ce pays à l’âge de pierre. Plus tard, c’est la Libye qu’ils disloquent et la Syrie qu’ils démolissent. Quant au pauvre voisin, il n’avait qu’à ne pas être arabe et musulman. Voyez-vous comment ils assurent la défense des pays arabes ? Ils ont de tout temps axé leurs efforts pour disjoncter la boussole arabe afin que son nord indique l’Iran et non Israël. Extrémistes jusqu’à la moelle épinière, les Béni Saoud empêchent les croyants syriens et yéménites d’accomplir le pèlerinage .Sont-ils les détenteurs exclusifs des lieux saints au point de s’arroger le droit  de décider à leur guise ? La Mecque leur appartient-elle ? Sont-ils les représentants universels de Dieu sur Terre ? Sont-ils les dépositaires uniques de la religion musulmane ? Finalement de quel Islam parlent-ils ? Que les musulmans se réveillent, mince alors ! Qu’ils boycottent tout ce qui a trait à cette secte wahhabite et ce qui la rappelle ! Ne donnez plus de crédit à cette vermine qui dénature l’Islam et les musulmans ! Arrêtez le massacre !

Oui, l’Algérie a raison de s’inquiéter, puisque c’est le seul pays encore debout qui refuse la normalisation avec Israël. Il ne faut point se leurrer, il n’existe plus de nation arabe ni musulmane politiquement parlant. Il est grand temps pour l’Algérie de redéfinir ses priorités en matière de stratégie. En effet, il faut entamer une profonde réflexion autour des relations panarabes, car les rapports classiques ne tiennent plus la route. Oui, des changements spectaculaires s’opèrent, alors que l’Algérie continue à réagir selon les formules ayant démontré leur caducité sur le plan régional. Il est impératif d’asseoir une nouvelle politique eue égard aux événements qui s’accélèrent dans les abords immédiats et qui peuvent mettre en danger notre pronostic vital. Ce n’est pas le Hezbollah qui a fait éclater la cohésion arabe comme tentent certains de nous le faire accroire, mais bel et bien les pays du Golfe par leur tartufferie proverbiale. Le Hezbollah terroriste ? Il faut être vraiment arabe pour accoucher d’une calamité. C’est monstrueux, mais logique aussi paradoxal que cela puisse paraître. Il faut être vraiment masochiste  pour oser une telle digression. Cependant, cette décision n’affecte a priori que les gens qui ont encore le sens de l’honneur. Quant à ces Bédouins du coin, il y a longtemps qu’ils ont troqué leur dignité. En tout état de cause, ce classement ne fait qu’honorer Hezbollah  et lever le voile, enfin ce qui en reste, sur ces faux frères qui puent la lâcheté. Ce classement n’est dangereux que dans la mesure où il ouvre la voie à Israël (véritable terroriste) à une nouvelle agression et il ne faut point s’étonner de voir les Arabes l’assister. Ils le font d’ailleurs sans pudeur au Yémen et en Syrie et demain, ils agiront de même en Algérie.

Une nouvelle géographie se dessine au Moyen-Orient et de nouvelles alliances se tissent au détriment de la cause palestinienne. En effet, les relations entre l’Entité sioniste  et les pays arabes  ne se font plus en catimini, mais bel et bien  en surface; au su et au vu de tout le monde. Justement, ce développement spectaculaire doit interpeller les autorités algériennes à non seulement plus de vigilance mais aussi à prendre les mesures qui s’imposent  quitte à faire faux bond à la digue arabe. Oui, l’on se doit de prendre l’initiative pour ne pas donner davantage de crédit à une organisation déliquescente et fantomatique. Certes, l’abandon de cette digue ne peut se faire sans danger dans ces conditions dramatiques, mais cela permet de lui ôter la possibilité de nuire au moment critique. L’Algérie doit se défaire nécessairement de cette légalité arabe qui échoit à cette instance lâche et perfide. Les cas de l’Irak, de la Libye, de la Syrie et du Yémen sont très édifiants en la matière d’autant plus qu’on vient de reconduire un  pro-israélien.. De tous les diplomates, l’on n’a trouvé que cet ancien ministre égyptien des Affaires étrangères pour présider aux affaires arabes. Les jeux sont faits et les haricots cuits. Qu’attendre d’un sympathisant sioniste doublé d’un anti-palestinien ? Il ne manquait plus que celui-ci pour finir le travail commencé. Désormais, il faut s’attendre à toutes les possibilités du moment que tous les masques sont tombés. 

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